L’arganier, est un arbre endémique au Maroc où il occupe une superficie de 28.000 ha.
II constitue la deuxième essence forestière du pays, après le chêne vert et juste avant le thuya.
C’est un arbre qui peut vivre de 150 à 200 ans. II est très résistant à la sécheresse et à la chaleur et s’adapte à presque tous les sols.
L’arganier pousse à l’état sauvage et en abondance dans les zones arides et semi-arides du Sud-Ouest marocain.
L’arganier joue un rôle irremplaçable dans l’équilibre écologique et dans la préservation de la biodiversité. Grâce à son système racinaire puissant, il contribue au maintien du sol et permet de lutter contre l’érosion hydrique et éolienne qui menace de désertification une bonne partie de la région.
HUILE D'ARGAN : Entre juin et août, les Marocains récoltent les fruits mûrs et tombés à terre (l'arganier ne doit pas être gaulé). Ces fruits sont mis à sécher plusieurs semaines au soleil, puis les femmes se chargent, entre deux pierres, d'enlever la pulpe de fruit et de casser la noix contenue à l'intérieur - une noix réputée seize fois plus solide que celle de la noisette - pour en extraire enfin de précieux amandons oléagineux. L'opération n'est pas finie pour autant. Ces amandons sont mis à chauffer quelques minutes dans des plats de terre cuite. A la suite de cette légère torréfaction, ils sont ensuite broyés à la meule de pierre. Pour donner leur huile d'argan ? Toujours pas. On obtient seulement à cet instant une pâte qui va elle aussi nécessiter un long travail manuel. Les femmes triturent pendant plusieurs heures d'affilée cette pâte dans de grands plats creux. A deux ou trois instants précis, elles ajoutent à la pâte des petites quantités d'eau tiède, ce n'est qu'au bout de ce long travail de malaxage qu'elles finissent par rendre ce mélange totalement sec pour en extraire jusqu'à la dernière goutte d'huile d'argan. La fabrication d'un seul litre de l'huile d'argan aura nécessité 100 kg de fruits frais et 12 heures de travail.
Huile d’argan : Ambitions internationales
Huile d’argan, Une production toujours artisanale
D’après le département des Eaux et Forêts, l’arganier (Huile d’argan) permet la subsistance de 3 millions de personnes dans le sud du Royaume. Par ailleurs, il fournit 20 millions de journées de travail par an. Son exploitation constitue en effet une activité génératrice de revenus et a toujours eu une fonction socioéconomique.
Ce n’est toutefois qu’à partir des années 90 que la filière s’est structurée à travers la création de coopératives de femmes spécialisées dans la production d’huile d’argan, dont le nombre s’est multiplié au fil des ans. Selon les chiffres communiqués par les acteurs du secteur, on compte actuellement dans la région du Souss une cinquantaine de coopératives d'huile d'argan mais seulement vingt sont actives. Parmi elles, moins d’une dizaine sont mécanisées.
Le domaine bien qu’en pleine évolution, est marqué par quelques dysfonctionnements. D’une manière générale, les coopératives de production d'huile d'argan sont marquées par une mauvaise gestion et connaissent des problèmes de commercialisation.
C’est ce qui a poussé certaines, il n’y a pas très longtemps, à se rassembler à travers un groupement d’intérêt économique pour être plus compétitives. Cet exemple à suivre, dont l’initiatrice est le professeur Zoubida Charrouf de la Faculté des sciences de l’Université Mohammed V de Rabat, regroupe neuf coopératives baptisées Targanine, entièrement gérées par des femmes. Ces entités, qui veillent également à l’alphabétisation de leurs adhérentes, ont décroché en 2001 le prix Slow Food, qui récompense annuellement les organisations jouant un rôle capital tant sur le plan de la qualité gustative que sur celui écologique et social.
Ce n’est pas la seule reconnaissance de la filière à l’international. En fait, il y a, depuis quelques années, un véritable engouement pour l’arganier et l'huile d'argan, surtout qu’il offre de nombreuses niches à exploiter. Toutes ses composantes peuvent être sources de revenu. Ainsi entre autres, son bois est utilisable pour le chauffage, sans oublier qu’au pied de l'arganier, on peut cultiver de l’orge car cet arbre fertilise les sols. Sa fonction principale reste toutefois la production d’huile d'argan. Selon les chiffres officiels, la production nationale de l'huile d'argan peut être estimée à 4.000 tonnes par an. Un volume à noter, qui nécessite 10.000 tonnes d’amandons et 120.000 tonnes de fruits.
Pour l'exportation de l'huile d'argan, d’après les chiffres communiqués par l’Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (Eacce), le tonnage exporté en huile d'argan était de plus de 27,23 tonnes lors de la campagne 2003-2004. Les acteurs du secteur estiment toutefois que les volumes en huile d'argan expédiés à travers le monde sont beaucoup plus importants, peut-être même 10 à 20 fois le tonnage déclaré.
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